Le Japon et les « cercles d’influence »

Publié le : 23 avril 20207 mins de lecture

Sur le réseau social Google plus, créé par Google, on classe ses relations par cercle (amis, boulot, association, clients, etc).

Chacun de ces cercles forment en quelques sortes un cercle d’influence.

Mais savez vous ce qu’est un cercle ou un réseau d’influence ?

Il s’agit de l’ensemble des contacts qu’un individu a la possibilité de solliciter afin d’obtenir, de façon directe ou non, officielle ou non, l’aide nécessaire à la réussite de sa démarche.

D’un autre côté, ne pas faire partie du cercle vous coupe l’accès à certains bénéfices et le pire est l’exclusion du cercle car dans ce cas-ci, vous en devenez l’ennemi.

Cette influence peut donc être autant négative que positive.

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Saviez vous que le Japon est remplit de ces cercles d’influence ?

Ce modèle du cercle d’influence est, en effet, très présent au Japon.

Les japonais savent que faire ou non parti d’un de ces cercles peut énormément influencé toute leur vie.

Il existe des cercles au lycée : les différents clubs, les bons élèves, les sportifs, les anciens élèves, etc.

Il en existe en entreprise : groupe d’OL ou de Salaryman.

Et il en existe aussi par quartier : groupe d’habitants, groupe de jeune maman, etc.

En dehors des clubs et associations, ces cercles n’ont pas réellement d’existence officielle et pourtant toutes ces « associations de faits » peuvent avoir des effets aussi heureux que désastreux qui se répercute sur toute la société japonaise.

Vous me direz que ces cercles existent aussi, sous une forme ou une autre, en France. Cependant ils ne sont pas régit par les mêmes règles et non pas forcément un impact aussi fort qu’au Japon.

Ainsi, on ne compte pas le nombre de jeunes mamans qui se sont suicidés car elle n’arrivait pas à s’intégrer au cercle de jeune maman de leur quartier ou le nombre de jeune étudiante se prostituant pour suivre le niveau de dépenses exigées par son groupe d’étudiants.

On ne compte pas non plus le nombre d’OL japonaise qui se nourrissent (chez elle en toute discrétion) de nouilles pas cher pendant un mois pour économiser l’argent nécessaire pour participer aux différentes activités du groupe. Comme les rencontres arrangées (des séances resto entre OL et Salarymen célibataires plus connues sous le nom de group dating ou gôkon) ou les soirées Karaoke.

On ne compte pas, également, le nombre de salarymen qui boivent à s’en rendre ivre, en guise de bizutage, pour intégrer un des cercles de salarymen de leur boîte.

On ne compte pas, enfin, le nombre d’élèves maltraités (physiquement et moralement) car ils n’arrivent à s’intégrer à aucun des cercles de leur école ou de leur quartier.

Ces exemples extrêmes vous montrent à quelle point ces cercles d’influences ont justement de l’influence.

Et pourtant tous les membres de ces cercles font tous des sacrifices car ce qui compte pour eux avant tout c’est de sauver les apparences !

Car le concept d’apparence et de dissimulé, que l’on nomme Omote/Ura au Japon est très important au Japon. Autant que le concept de de dedans et d’extérieur (uchi et soto)

Les japonais, en général, accordent plus d’importance au contenant qu’au contenu. D’où les magnifiques emballages japonais qui valent parfois plus cher que ce qu’ils contiennent.

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Des cercles structurés

Tous ces cercles d’influence sont structurés, même les officieux sans aucune structure écrite.

En général on y trouve une personne d’influence : LE sempaï.

Sempaï ? C’est ainsi que l’on nomme l’aîné ou les aînés d’un groupe.

[warning]Attention, il s’agit d’aînesse par le nombre d’année de présence dans le cercle et non par l’âge.[/warning]

Le sempaï ayant le plus d’ancienneté est en quelque sorte le chef du groupe. C’est lui qui propose les activités du groupe et c’est lui aussi qui met en place le standing du groupe (ou qui suit celui déjà établi).

Le standing du groupe influence le choix des vêtements, le choix des accessoires (sac mais aussi poussettes, couches, etc pour les jeunes mamans)

Tout manquement au standing du cercle ou une absence répétée aux événements organisés par le cercle pourra entraîner une exclusion provisoire ou définitive.

On ne peut quitter ces cercles que de deux façons : en étant exclue ou en changeant de cercle (déménagement, mariage, naissance d’un enfant, mutation, fuite, etc)

Le japonais ayant du quitter son cercle d’influence par la force des choses n’aura de cesse que d’en intégrer un autre.

Ainsi, le japonais exclu d’un cercle, essaiera aussi d’en intégrer un nouveau ou de réintégrer son ancien groupe. Cependant il lui sera plus difficile de le faire, voir impossible sans changer de d’établissement, de ville ou de pays. Tout dépend du niveau d’influence du cercle qui l’aura marqué aux yeux de tous comme un paria.

Pour aller plus loin

je vous conseille la lecture de ces articles :

  • Travailler au Japon : les clés pour entrer dans le cercle
  • Uchi/Soto

Je vous conseille aussi la lecture de ces deux œuvres :

  • Stupeur et Tremblements
  • Ushijima, l’usurier de l’ombre, tome 1

Cet article fait partie de l’événement interblogueur « À la croisée des blogs » . Pour en savoir plus :

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Rédigé par : Christophe Bejach

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