Rédigé par : Christophe Bejach
Ame et Yuki – les enfants loups – le roman
Que feriez vous si vos enfants étaient des petits loups garous ? Les élèveriez vous comme des hommes ou les laisseriez vous exprimer leur nature sauvage ?
Un roman (un film d’animation et un manga) avec un scénario original et magnifique qui comporte plusieurs histoires d’amour en une seule. Une histoire d’amour entre un homme loup et une jeune femme puis une entre une mère et ses enfants et enfin une histoire d’amour triangulaire entre les enfants-loups l’humanité et la vie sauvage.
Il y a peu de personnages principaux (la mère et ses enfants Ame et Yuki). Le père joue un rôle un peu secondaire vu son tragique destin. Quelques personnages secondaires traversent rapidement leur vie tout en ajoutant un peu de piment à l’histoire comme le vieux paysan bourru.
On s’attache très facilement à Hana qui est une jeune femme simple et discrète et qui fait preuve pourtant d’une force de caractère à toute épreuve. Une vraie mère louve (bien qu’elle soit 100% humaine) qui sait montrer les crocs si nécessaire pour protéger le secret de ses enfants.
Yuki est très attachante aussi surtout dans son plus jeune âge tandis que Ame est assez discret (et même très secret).
Mamoru Hosoda, l’auteur, a une longue carrière de réalisateur de dessins animé. Cependant c’est, à ma connaissance, son premier essai de roman. En tout cas c’est un très bel essai dans le genre qu’il a magnifiquement transformé.
Au niveau du style, c’est un peu plus compliqué.
Disons que c’est un style rapide et incisif qui va directement dans le cœur de l’action avec des phrases assez courtes, des onomatopées et des dialogues sans fioriture le tout dans un style à mi chemin entre le roman et le scénario.
Le point de vue narratif est différent de l’animé. Dans le roman ce n’est pas Yuki qui raconte l’histoire. On a droit à un point de vue de témoin extérieur qui suit tour à tour les aléas de Hana et de Yuki passant allégrement de l’une à l’autre au fil du récit. Ame est très peu suivi.
Le vocabulaire est simple en dehors de quelques mots qui m’étais inconnu comme Billon (terme agricole) ou bourse-à-pasteur(des fleurs).
Le style m’a un peu dérouté au début mais au final je me suis plongé avec régal dans cette histoire. J’ai surtout était enchanté par la magnifique description de la tempête qui est rendu quasi cinématographique par ce style d’écriture.
Tout cela tient dans un livre de 277 pages d’une taille de 20 x 14 x 2,6 cm située entre le grand format et le format de poche.
On retrouve en couverture la magnifique illustration de l’affiche du film.